Corps de lumières : Différence entre versions

De Dzogchen wiki
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
 
(10 révisions intermédiaires par le même utilisateur non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
Corps de Lumières ('''od kyi sku'')
+
Corps de Lumières ('''od kyi sku'') འོད་ཀྱི་སྐུ།
  
==Défintion littérale==
+
==Signification littérale==
Ce Corps est défini comme suit : 1. ''’od'' signifie “lumière(s)” ; 2. ''kyi'' est la marque du cas génitif ; 3. ''sku'' signifie “[[Corps]]” à l’honorifique (''kāya'' en sanskrit). La traduction est donc tout naturellement : “Corps de lumières”. Le genre “lumière” est au pluriel parce qu’il s’agit de lumières quinticolores.
+
''’od'': “lumière(s)”; ''kyi'': marque du génitif; ''sku'': “[[Corps]]” à l’honorifique (''kāya'' en sanskrit).  
+
Le genre “lumière” est au pluriel parce qu’il s’agit de lumières quinticolores.
==Explications==  
+
 
 +
==Définition==  
 
Selon [[Garab Dorje]] (''Commentaire du Chant des Noms de Mañjuśrī''), le Corps de Lumière (''‘od kyi sku'') est le [[Corps]] que le Révélateur [[Samantabhadra]] manifeste naturellement. Ce corps n’est pas fait de matière conditionnée mais uniquement de la lumière propre à la quintuple Sagesse du [[Buddha Primordial]] lui-même. Ce Corps n’est donc pas affecté par quoi que ce soit. On dit qu’il est infrangible et immuable. Dans le ''Chant des Noms de Mañjuśrī'', on illustre ce Corps par le vers : “Corps de Sagesse, Né-de-lui-même” (''ye shes sku te rang ‘byung ba'').
 
Selon [[Garab Dorje]] (''Commentaire du Chant des Noms de Mañjuśrī''), le Corps de Lumière (''‘od kyi sku'') est le [[Corps]] que le Révélateur [[Samantabhadra]] manifeste naturellement. Ce corps n’est pas fait de matière conditionnée mais uniquement de la lumière propre à la quintuple Sagesse du [[Buddha Primordial]] lui-même. Ce Corps n’est donc pas affecté par quoi que ce soit. On dit qu’il est infrangible et immuable. Dans le ''Chant des Noms de Mañjuśrī'', on illustre ce Corps par le vers : “Corps de Sagesse, Né-de-lui-même” (''ye shes sku te rang ‘byung ba'').
 
   
 
   
Dans le ''[[Commenaitre du Tantra qui Transperce les Sons]]'', [[Vimalmitra]] fait référence à ce Corps dans un sens relativement différent, correspondant au déploiement des visions de l’[[état naturel]]. Il dit ainsi que le Corps de Lumières parfait, symbolisant les [[cinq Sagesses]], se manifeste au cœur de la [[Lampe de l’Espace purissime]] (''dbyings rnam par dag pa’i sgron ma''), en sorte que tout fortuné qui en contemplera les splendeurs parviendra au [[Plein Eveil]], c’est-à-dire les [[Trois Corps]] eux-mêmes.
+
Dans le ''[[Commentaire du Tantra qui Transperce les Sons]]'', [[Vimalamitra]] fait référence à ce Corps dans un sens relativement différent, correspondant au déploiement des visions de l’[[état naturel]]. Il dit ainsi que le Corps de Lumières parfait, symbolisant les [[cinq Sagesses]], se manifeste au cœur de la [[Lampe de l'Espace purissime]] (''dbyings rnam par dag pa’i sgron ma''), en sorte que tout fortuné qui en contemplera les splendeurs parviendra au [[Plein Eveil]], c’est-à-dire à la réalisation des [[Trois Corps]] eux-mêmes.
 
   
 
   
Dans son ''[[Trésor du Véhicule Suprême]]'', [[Longchenpa]] suit la définition de [[Vimalamitra]] en affirmant ainsi : « — A l’intérieur du cœur, la [[Lampe de l’Espace Purissime]] qui demeure sur la [[Base]] s’exprime en tant que [[Sagesse]] et Corps de Lumières, à la [[Clarté intérieure]] spontanée. »
+
Dans son ''[[Trésor du Véhicule Suprême]]'', [[Longchenpa]] suit la définition de [[Vimalamitra]] en affirmant ainsi : « — A l’intérieur du cœur, la [[Lampe de l'Espace purissime]] qui demeure sur la [[Base]] s’exprime en tant que [[Sagesse]] et Corps de Lumières, à la [[Clarté intérieure]] spontanée. »
 
   
 
   
Sogdokpa définit le même Corps comme étant celui du [[Discernement]] (''rig pa ‘od kyi sku''), c’est-à-dire le “Corps” primordial de notre [[état naturel]] qui s’exprime en tant que lumières et non dans la matérialité des [[quatre éléments]].
+
Sogdokpa définit le même Corps comme étant celui du [[Discernement]] (''rig pa ‘od kyi sku''), c’est-à-dire le “Corps” primordial de notre [[état naturel]] qui s’exprime en tant que [[lumières]] et non dans la matérialité des [[quatre éléments]].
 
   
 
   
Il convient donc de distinguer ce [[Corps]] du [[corps de lumière]] (''‘od lus'') qui est l’expression employée dans la littérature classique pour faire référence au [[Corps d’arc-en-ciel]] (''’ja’ lus'') qui est lui-même le signe (''rtags'') indiquant la perfection du [[Corps de Jouissance]] manifestée au moment du [[Fruit]] ultime du [[Plein Eveil]].
+
Il convient donc de distinguer ce [[Corps]] du corps de lumière (''‘od lus'') qui est l’expression employée dans la littérature classique pour faire référence au [[Corps d'Arc-en-ciel]] (''’ja’ lus'') qui est lui-même le signe (''rtags'') indiquant la perfection du [[Corps de Jouissance]] manifestée au moment du [[Fruit]] ultime du [[Plein Eveil]].
 
+
----
[[Utilisateur:Jean-Luc Achard|Jean-Luc Achard]] ([[Discussion utilisateur:Jean-Luc Achard|discussion]]) 2 juin 2017 à 13:38 (CEST)
+
Jean-Luc Achard 25 avril 2020 à 09:11 (CEST)
 
 
 
[[Catégorie: Vocabulaire technique et philosophique]]
 
[[Catégorie: Vocabulaire technique et philosophique]]

Version actuelle datée du 29 septembre 2023 à 03:20

Corps de Lumières ('od kyi sku) འོད་ཀྱི་སྐུ།

Signification littérale

’od: “lumière(s)”; —kyi: marque du génitif; —sku: “Corps” à l’honorifique (kāya en sanskrit). Le genre “lumière” est au pluriel parce qu’il s’agit de lumières quinticolores.

Définition

Selon Garab Dorje (Commentaire du Chant des Noms de Mañjuśrī), le Corps de Lumière (‘od kyi sku) est le Corps que le Révélateur Samantabhadra manifeste naturellement. Ce corps n’est pas fait de matière conditionnée mais uniquement de la lumière propre à la quintuple Sagesse du Buddha Primordial lui-même. Ce Corps n’est donc pas affecté par quoi que ce soit. On dit qu’il est infrangible et immuable. Dans le Chant des Noms de Mañjuśrī, on illustre ce Corps par le vers : “Corps de Sagesse, Né-de-lui-même” (ye shes sku te rang ‘byung ba).

Dans le Commentaire du Tantra qui Transperce les Sons, Vimalamitra fait référence à ce Corps dans un sens relativement différent, correspondant au déploiement des visions de l’état naturel. Il dit ainsi que le Corps de Lumières parfait, symbolisant les cinq Sagesses, se manifeste au cœur de la Lampe de l'Espace purissime (dbyings rnam par dag pa’i sgron ma), en sorte que tout fortuné qui en contemplera les splendeurs parviendra au Plein Eveil, c’est-à-dire à la réalisation des Trois Corps eux-mêmes.

Dans son Trésor du Véhicule Suprême, Longchenpa suit la définition de Vimalamitra en affirmant ainsi : « — A l’intérieur du cœur, la Lampe de l'Espace purissime qui demeure sur la Base s’exprime en tant que Sagesse et Corps de Lumières, à la Clarté intérieure spontanée. »

Sogdokpa définit le même Corps comme étant celui du Discernement (rig pa ‘od kyi sku), c’est-à-dire le “Corps” primordial de notre état naturel qui s’exprime en tant que lumières et non dans la matérialité des quatre éléments.

Il convient donc de distinguer ce Corps du corps de lumière (‘od lus) qui est l’expression employée dans la littérature classique pour faire référence au Corps d'Arc-en-ciel (’ja’ lus) qui est lui-même le signe (rtags) indiquant la perfection du Corps de Jouissance manifestée au moment du Fruit ultime du Plein Eveil.


Jean-Luc Achard 25 avril 2020 à 09:11 (CEST)