Discernement

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Discernement (rig pa) རིག་པ།

Définition fondamentale

Connaissance directe de l’état naturel, équivalent de l’expérience de l’état naturel dans l’Eradication de la Rigidité, et de la Lampe de la Connaissance Sublimée Née-d'elle-même (shes rab rang byung gi sgron ma) dans le Franchissement du Pic. En tant que connaissance directe de l'état naturel, le Discernement est indifférencié du Corps Absolu.

Explication

Le Discernement est la connaissance non duelle de l’état naturel, ce par quoi l’état naturel se connaît lui-même de manière directe. Cet état est différent des consciences, de l’intelligence et des autres fonctions du mental. Il s’agit de la pénétration directe de la Vacuité-Clarté propre à l’état naturel. En aucun cas il ne peut s’agir d’une “présence”, instantanée ou pas, dans la mesure où cette notion de présence relève des sensations et non de la connaissance véritable de l’état naturel de l’Esprit. En fait, le Discernement est le mode (tshul) propre à l’Esprit (sems nyid), de la même manière que l’ignorance (ma rig pa) est le mode propre à l’esprit (sems).

En tant qu'acte intérieur de connaissance non discursive de la Réalité, le Discernement est ce qui permet de discerner précisément ce qui relève de l’esprit discursif de ce qui participe de la nature purissime de l’Esprit. Sans cette faculté discernante, le continuum demeure identifié aux discours intérieurs et l’adepte ne peut transcender les limitations de sa conscience. Comme Lopön Tenzin Namdak le dit: « — Le Discernement est une connaissance qui se connaît elle-même et qui ne dépend pas de l’esprit, des concepts, des sensations mentales, etc.».

Extrait

Dans les Principes de la Pureté Primordiale (volume I, p. 33), on peut lire sur ce thème:

Le Discernement (rig pa) n’est pas une présence ou une conscience claire, encore moins une intelligence ou une modalité de l’intellect. C’est la connaissance directe de l’état naturel, ce par quoi il se discerne (rig) lui-même et par quoi l’on parvient à le distinguer des diverses modalités de la “conscience” dans le sens le plus large. Ce Discernement n’est pas une présence (shes bzhin) parce que cette dernière est soit une forme relativement subtile d’attention et de vigilance, soit une sensation du mental qui n’a précisément rien à voir avec la connaissance de l’état naturel. Celle-ci n’est pas une conscience — qu’on la qualifie de pure ou de claire — parce que les consciences sont soit sensorielles soit mentales ou discursives et qu’elles sont associées à un ou des objets. Elle n’est pas non plus une intelligence (blo gros) car cette dernière est le produit conditionné par un ensemble d’éléments sociaux, culturels, etc., qui n’ont précisément rien à voir avec la connaissance directe de l’état naturel. Enfin, elle ne relève pas des divers aspects du mental ou de l’intellect parce que ceux-ci s’appuient sur des objets, sur des dualités, des projections, etc., qui, encore une fois, ne relèvent pas de la connaissance réelle de l’état naturel.

Référence

Jean-Luc Achard, Principes de la Pureté Primordiale, volume I, Ed. Khyung-Lung, 2010.


Jean-Luc Achard 11 mai 2018 à 14:02 (CEST)