Quatre Visions de l'Eradication de la Rigidité

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Les Quatre Visions de l'Eradication de la Rigidité (khregs chod kyi snang ba bzhi) ཁྲེགས་ཆོད་ཀྱི་སྣང་བ་བཞི།

Signification littérale

khregs: rigidité; —chod: éradiquer; —kyi: marque du génitif; —snang ba: visions; —bzhi: quatre.

Définition

Dans la pratique de l'Eradication de la Rigidité (khregs chod), les yogis ne sont habituellement pas confrontés au système des Quatre Visions (snang ba bzhi) qui forme l'arcane de la pratique du Franchissement du Pic (thod rgal). Toutefois, ce système a une application réelle lors de l'obtention de la réalisation des adeptes les plus avancés. Ainsi, animés d'une bonne fortune excellente, ceux-ci sont dits se libérer comme une brume (na bun), avec la dissolution naturelle (rang dengs) du sceau du corps (lus rgya), c'est-à-dire au moment de la mort. Ils parviennent en effet au paroxysme des signes (rtags) de leur réalisation dans l'ordre inverse (go bzlog) des Quatre Visions selon les principes de l'Eradication de la Rigidité.[1]

[1] Dans un premier temps, cela signifie qu'ils reconnaissent naturellement la Vision de l'Epuisement de la Réalité (chos nyid zad pa'i snang ba), c'est-à-dire la Pureté Primordiale nue du Discernement (rig pa ka dag rjen pa). Ils peuvent alors cultiver la Contemplation Royale du Corps Absolu (chos sku rgyal po'i dgongs pa), c'est-à-dire l'état de reconnaissance naturelle du Discernement et de son Essence primordiale.
[2] Ils voient alors leur Discernement atteindre son paroxysme (tshad la phebs pa) avec l'expérience de la Transparence totale du Discernement (rig pa zang thal) qui se libère des limitations de l'un et du multiple. Cette étape correspond à la Vision du Paroxysme du Discernement.
[3] En cultivant cette expérience de Liberté au sein de la Réalité, ils seront confrontés à l'émergence naturelle des expériences (nyams) qui se manifestent sans aucune saisie. Ce stade correspond à la Vision de l'Accroissement des Expériences Lumineuses (nyams snang gong ‘phel).
[4] Enfin, lorsque ces expériences s'épuisent, ils sont confrontés à la Vision de la Réalité Manifeste (chos nyid mngon sum) qui se manifeste directement devant eux, tandis qu'ils demeurent dans l'état de la Nudité propre à la Pureté Primordiale (ka dag rjen pa).

Note

  1. Longchenpa, Chos dbyings mdzod 'grel, p. 166.

Jean-Luc Achard 5 septembre 2017 à 17:20 (CEST)