Abîme de la Pureté Primordiale

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Abîme de la Pureté Primordiale (ka dag klong) ཀ་དག་ཀློང་།

Signification littérale

ka dag: Pureté Primordiale; —klong: Abîme.

Définition

L'Abîme de la Pureté Primordiale est l'état à partir duquel les visions de la Spontanéité (lhun grub) émergent et en lequel elles s'abîment ou se dissolvent. Par exemple, à la fin du troisième chapitre du Tantra de l'Union du Soleil et de la Lune (Nyi zla kha sbyor gyi rgyud), le Bienheureux définit cet état en précisant que toutes les manifestations de la Spontanéité se résorbent ultimement au sein de l'Abîme primordialement pur caractérisant l'état naturel lui-même.

Dans les Tantras du Chiti Yoga, comme par exemple le Vaste Abîme Céleste (Nam mkha' klong yangs), cet Abîme est l'état antérieur à l'émergence des différenciations entre Buddhas et êtres animés, réalisation et non-réalisation, etc.

Dans son Trésor du Véhicule Suprême (Theg mchog mdzod), Longchenpa définit cet Abîme comme celui de l'Essence primordialement pure servant de base incessante à l'émergence de la Spontanéité (lhun grub). Il décrit cet Abîme comme l'Espace au sein duquel tous les phénomènes relevant du Saṃsāra et du Nirvāṇa émergent, demeurent et se dissolvent. L'ensemble des déploiements qui jaillissent au sein de cet Abîme n'entache en aucune manière son Essence virginale et représente des prodiges illusoires qui n'existent pas ultimement. De ce fait, la pureté de cet Abîme demeure "primordiale". [1]

Pour Shardza Rinpoche, il correspond à l'Abîme propre à la perfection primordiale (ye rdzogs) des Trois Corps (sku gsum).

En somme, cet Abîme est celui de l'état naturel en lequel l'accent est mis sur la notion de la Pureté Primordiale, laquelle est précisément indifférenciée de celle de la Spontanéité. Il s'agit, en quelque sorte, de l'espace intérieur permettant à la Spontanéité d'émerger sans aucune entrave.

Il doit donc être conçu :

  1. comme un Abîme (klong) dans la mesure où sa nature infinie et au-delà de toute forme de limitation permet à sa propre Clarté (gsal ba) de s'exprimer en un mode incessant; et
  2. comme étant primordialement pur (ka dag), cette pureté limpide étant la condition indispensable permettant son rayonnement sans entrave, à l'image d'un cristal parfaitement pur qui diffracte les modalités quinticolores de la lumière, sans affecter ces mêmes modalités.

Notes

  1. Dans le Commentaire de l'Unique Syllabe d'Or Véritable (Yang ti gser gyi 'bru gcig pa'i ti ka) du Khandro Nyingthik, cet Abîme est l'Espace immuable (mi 'gyur ba'i dbyings), c'est-à-dire le sanctuaire (gnas) dans lequel Samantabhadra proclame, en union avec sa Dame, la Vacuité-Clarté (stong gsal) de l'état naturel.

Jean-Luc Achard 13 décembre 2019 à 19:56 (CET)