Longchenpa : Différence entre versions

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Patriarche de la tradition [[Nyingmapa]], célèbre comme l'un des plus importants et des plus prolifiques auteurs de textes appartenant au système de la [[Grande Perfection]].
 
Patriarche de la tradition [[Nyingmapa]], célèbre comme l'un des plus importants et des plus prolifiques auteurs de textes appartenant au système de la [[Grande Perfection]].
  
==Biographie abrégée==
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==Formation initiale==
 
Longchenpa est né au Tibet central, dans le district du Yoru (g.Yo ru) en une année du Singe correspondant à1308 selon le calendrier occidental. Son père, appelé [[Tensung]] (bsTan srung, lit. “Protecteur de la Révélation”), est présenté comme un descendant d'un disciple du maître indien [[Śāntarakṣita]] (8e siècle). Sa mère, appelée [[Sönam Gyen]] (bSod nams rgyan, lit. “Parure des Mérites”) appartenait à l'ancien clan royal des Drom ('Brom).
 
Longchenpa est né au Tibet central, dans le district du Yoru (g.Yo ru) en une année du Singe correspondant à1308 selon le calendrier occidental. Son père, appelé [[Tensung]] (bsTan srung, lit. “Protecteur de la Révélation”), est présenté comme un descendant d'un disciple du maître indien [[Śāntarakṣita]] (8e siècle). Sa mère, appelée [[Sönam Gyen]] (bSod nams rgyan, lit. “Parure des Mérites”) appartenait à l'ancien clan royal des Drom ('Brom).
  
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Deux ans plus tard, Longchenpa reçut l'ordination mineure à Samyé (bSam yas) de l'abbé Samdrup Rinchen (bSam grub rin chen) et de l'âcârya Künga Özer (Kun dga' 'od zer), et se mit sans tarder à l'étude des préceptes de la discipline monastique. Lors de cette ordination, il reçut le nom de Tsültrim Lodrö qu'il utilisera au début de sa carrière littéraire, en signant de ce nom certaines œuvres de jeunesse. Sa maîtrise de la discipline monastique était telle qu'il en enseigna les principes pendant trois ans (de 15 à 18 ans).  
 
Deux ans plus tard, Longchenpa reçut l'ordination mineure à Samyé (bSam yas) de l'abbé Samdrup Rinchen (bSam grub rin chen) et de l'âcârya Künga Özer (Kun dga' 'od zer), et se mit sans tarder à l'étude des préceptes de la discipline monastique. Lors de cette ordination, il reçut le nom de Tsültrim Lodrö qu'il utilisera au début de sa carrière littéraire, en signant de ce nom certaines œuvres de jeunesse. Sa maîtrise de la discipline monastique était telle qu'il en enseigna les principes pendant trois ans (de 15 à 18 ans).  
  
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==Etudes des traditions Modernistes==
 
Au terme de ce parcours préliminaires dans la vie monastique, Longchenpa se rendit l'année suivante (1327/8) dans le célèbre monastère de Sangphu (gSang phu) où il étudia avec assiduité les enseignements de la logique, du Madhyamaka, de la Perfection de Sapience (Prajñāpāramitā), etc.
 
Au terme de ce parcours préliminaires dans la vie monastique, Longchenpa se rendit l'année suivante (1327/8) dans le célèbre monastère de Sangphu (gSang phu) où il étudia avec assiduité les enseignements de la logique, du Madhyamaka, de la Perfection de Sapience (Prajñāpāramitā), etc.
  
 
De 19 à 27 ans, Longchenpa étudia les traditions de Modernistes (gSar ma pa) et notamment les plus importants Tantras pratiqués dans ces écoles, comme le ''Hevajra Tantra'', le ''Cakrasaṃvara Tantra'', etc., ainsi que les préceptes logiques des Six Yogas de Nāropa, mais également divers enseignements Nyingmapas appartenant à la tradition de la [[Section de l'Esprit]] (''Sems sde'').
 
De 19 à 27 ans, Longchenpa étudia les traditions de Modernistes (gSar ma pa) et notamment les plus importants Tantras pratiqués dans ces écoles, comme le ''Hevajra Tantra'', le ''Cakrasaṃvara Tantra'', etc., ainsi que les préceptes logiques des Six Yogas de Nāropa, mais également divers enseignements Nyingmapas appartenant à la tradition de la [[Section de l'Esprit]] (''Sems sde'').
  
Jusqu'à vingt-sept ans, il étudia divers tantras particulièrement prisés par les Nouvelles Ecoles (gSar-ma ) comme le Hevajratantra , le Cakrasamvaratantra , etc.  ainsi que les Six Yogas de Nâropa, les enseignements du rDzogs-chen Sems-sde , etc. C'est à cette même époque, en 1335, qu'il fit la rencontre qui devait à jamais marquer sa vie en la personne de Kumarâja (1266-1343). C'est de ce maître qu'il reçut toutes les initiations  de l'Essence Perlée du Secret (gSang-ba snying-thig ) ainsi que l'intégralité des instructions qu'il mettra en pratique pendant trois ans.
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==Rencontre avec le maître-racine==
Au sortir de cette longue retraite, le yogi 'Od-zer go-cha lui remit les manuscrits du mKha'-'gro snying-thig alors qu'il était lui-même en train d'exposer les enseignements des sNying-thig   pour la première fois. Le rêve qu'il fit alors cette nuit-là, il vit la Gardienne du mKha'-'gro snying-thig  lui en remettre les textes, lui confirma qu'il ne s'agissait pas d'une simple coïncidence. La deuxième partie de sa vie fut ensuite consacrée à la diffusion des enseignements mais aussi et surtout à la composition d'oeuvres magistrales sur le rDzogs-chen qui resteront les références obligées des générations suivantes et que certains auteurs n'hésiteront pas à copier et plagier ouvertement. La clarté et la précision de ses explications furent telles qu'on en retrouvera de larges extraits jusque dans des ouvrages du XXème siècle, extraits d'ailleurs copiés sans renvoi de référence mais dont le contenu est jugé d'une autorité indéniable.
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L'année 1335 fut décisive pour Longchenpa car c'est au cours de cette année qu'il fit la rencontre de son maître-racine en la personne de [[Kumarāja]] (1266-1343). C'est en effet de ce maître qu'il reçut toutes les consécrations de l'''[[Essence Perlée du Secret]]'' (''gSang ba snying thig'' ), ainsi que l'intégralité des instructions orale qu'il mettra en pratique pendant trois ans.  
Dans les dernières années de sa vie, Klong-chen-pa se trouva malgré lui au centre de sérieuses rivalités qui agitèrent les puissances politiques du moment. En effet, le Tai Situ Byang-chub rgyal-mtshan (1302-1364) qui, en 1358,  prit le pouvoir aux hégémons Sa-skya-pa, se trouva l'année suivante confronté à une révolte organisée par les 'Bri-gung-pa. Dans ses tentatives d'éviter une guerre ouverte entre les deux communautés, Klong-chen-pa fut alors pris pour un partisan des 'Bri-gung-pa et exilé au Bhutan. Il fut plus tard réhabilité auprès du Tai Situ et finit même par devenir son maître. Klong-chen-pa mourut en 1364, âgé seulement de cinquante-six ans, à mChims-phu, aux abords de bSam-yas.
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Pendant toute cette période, Longchenpa eut à faire face à de nombreux obstacles. Sa pauvreté était telle qu'il ne pouvait même pas payer les droits d'accès aux transmissions de son maître, au point que celui-ci informa ses propres disciples qu'il paierait lui-même les offrandes pour Longchenpa.
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==Diffusion des enseignements dzogchen==
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Au sortir de ces trois années auprès de [[Kumarāja]], un yogi appelé Özer Gocha ('Od zer go cha) lui remit une copie manuscrite du ''[[Khandro Nyingthik]]'' (''mKha' 'gro snying thig'') à un moment où il était pour la première fois lui-même engagé dans l'exposé systématique des ''[[Essences Perlées]]'' (''sNying thig''). La même nuit, il rêva de la Gardienne du ''Khandro Nyingthik'' qui lui transmis les textes de ce cycle.  
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La deuxième partie de sa vie fut ensuite largement dédiée à la diffusion des préceptes de la Grande Perfection, ainsi qu'à la composition d'un ensemble d'œuvres incontournables sur le [[Dzogchen]] (rDzogs chen) qui auront une influence considérable sur le développement littéraire de la tradition, et ce, jusqunos jours.
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==Œuvres principales==
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==Evénements marquants et décès==
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Au cours de la guerre entre les factions Drigungpa et Phagmodrupa, Longchenpa se trouva impliqué dans les rivalités entre ces deux Ecoles. Il semble que son implication dans le conflit ait consisté à apaiser les tensions, mais Tai Situ Jangchub Gyeltsen (1302–1364) le prit pour un allié des Drigungpa et organisa plusieurs tentatives de meurtres visant Longchenpa. Celui-ci y échappé systématiquement et s'imposa un auto-exil au Bhutan où il fonda le monastère de Tharpa Ling. Après sa réhabilitation, Longchenpa se consacra à la diffusion des enseignements et à la restoration de plusieurs temples, à commencer par le célèbre Zhai Lhakhang (Zhwa'i lha khang). Il mourut en 1364, à l'âge de 56 ans seulement, sur le site de Chimphu (mChims phu), près de Samyé.
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==Bibliographie==
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#Jean-Luc Achard, ''Les Testaments de Vajradhara et des Porteurs-de-Science'', Les Deux-Océans, Paris, 1995.
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#Jean-Luc Achard, L'Aisance de la Concentration, volume I, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2015.

Version du 3 juin 2017 à 09:18

Longchenpa (Klong chen pa, 1308-1364)

Résumé

Patriarche de la tradition Nyingmapa, célèbre comme l'un des plus importants et des plus prolifiques auteurs de textes appartenant au système de la Grande Perfection.

Formation initiale

Longchenpa est né au Tibet central, dans le district du Yoru (g.Yo ru) en une année du Singe correspondant à1308 selon le calendrier occidental. Son père, appelé Tensung (bsTan srung, lit. “Protecteur de la Révélation”), est présenté comme un descendant d'un disciple du maître indien Śāntarakṣita (8e siècle). Sa mère, appelée Sönam Gyen (bSod nams rgyan, lit. “Parure des Mérites”) appartenait à l'ancien clan royal des Drom ('Brom).

A l'âge de sept ans, le jeune Longchenpa apprend à lire et à écrire, avant de s'engager l'année suivante dans la pratique intensive de Phurba. Toutefois, cette période d'études initiales sera pour l'enfant marquée par la mort de sa mère. Son père lui-même devait décéder prématurément quelques années plus tard, alors que l'enfant n'avait encore que 11 ans.

Deux ans plus tard, Longchenpa reçut l'ordination mineure à Samyé (bSam yas) de l'abbé Samdrup Rinchen (bSam grub rin chen) et de l'âcârya Künga Özer (Kun dga' 'od zer), et se mit sans tarder à l'étude des préceptes de la discipline monastique. Lors de cette ordination, il reçut le nom de Tsültrim Lodrö qu'il utilisera au début de sa carrière littéraire, en signant de ce nom certaines œuvres de jeunesse. Sa maîtrise de la discipline monastique était telle qu'il en enseigna les principes pendant trois ans (de 15 à 18 ans).

Etudes des traditions Modernistes

Au terme de ce parcours préliminaires dans la vie monastique, Longchenpa se rendit l'année suivante (1327/8) dans le célèbre monastère de Sangphu (gSang phu) où il étudia avec assiduité les enseignements de la logique, du Madhyamaka, de la Perfection de Sapience (Prajñāpāramitā), etc.

De 19 à 27 ans, Longchenpa étudia les traditions de Modernistes (gSar ma pa) et notamment les plus importants Tantras pratiqués dans ces écoles, comme le Hevajra Tantra, le Cakrasaṃvara Tantra, etc., ainsi que les préceptes logiques des Six Yogas de Nāropa, mais également divers enseignements Nyingmapas appartenant à la tradition de la Section de l'Esprit (Sems sde).

Rencontre avec le maître-racine

L'année 1335 fut décisive pour Longchenpa car c'est au cours de cette année qu'il fit la rencontre de son maître-racine en la personne de Kumarāja (1266-1343). C'est en effet de ce maître qu'il reçut toutes les consécrations de l'Essence Perlée du Secret (gSang ba snying thig ), ainsi que l'intégralité des instructions orale qu'il mettra en pratique pendant trois ans.

Pendant toute cette période, Longchenpa eut à faire face à de nombreux obstacles. Sa pauvreté était telle qu'il ne pouvait même pas payer les droits d'accès aux transmissions de son maître, au point que celui-ci informa ses propres disciples qu'il paierait lui-même les offrandes pour Longchenpa.

Diffusion des enseignements dzogchen

Au sortir de ces trois années auprès de Kumarāja, un yogi appelé Özer Gocha ('Od zer go cha) lui remit une copie manuscrite du Khandro Nyingthik (mKha' 'gro snying thig) à un moment où il était pour la première fois lui-même engagé dans l'exposé systématique des Essences Perlées (sNying thig). La même nuit, il rêva de la Gardienne du Khandro Nyingthik qui lui transmis les textes de ce cycle.

La deuxième partie de sa vie fut ensuite largement dédiée à la diffusion des préceptes de la Grande Perfection, ainsi qu'à la composition d'un ensemble d'œuvres incontournables sur le Dzogchen (rDzogs chen) qui auront une influence considérable sur le développement littéraire de la tradition, et ce, jusqu'à nos jours.

Œuvres principales

[à compléter]

Evénements marquants et décès

Au cours de la guerre entre les factions Drigungpa et Phagmodrupa, Longchenpa se trouva impliqué dans les rivalités entre ces deux Ecoles. Il semble que son implication dans le conflit ait consisté à apaiser les tensions, mais Tai Situ Jangchub Gyeltsen (1302–1364) le prit pour un allié des Drigungpa et organisa plusieurs tentatives de meurtres visant Longchenpa. Celui-ci y échappé systématiquement et s'imposa un auto-exil au Bhutan où il fonda le monastère de Tharpa Ling. Après sa réhabilitation, Longchenpa se consacra à la diffusion des enseignements et à la restoration de plusieurs temples, à commencer par le célèbre Zhai Lhakhang (Zhwa'i lha khang). Il mourut en 1364, à l'âge de 56 ans seulement, sur le site de Chimphu (mChims phu), près de Samyé.

Bibliographie

  1. Jean-Luc Achard, Les Testaments de Vajradhara et des Porteurs-de-Science, Les Deux-Océans, Paris, 1995.
  2. Jean-Luc Achard, L'Aisance de la Concentration, volume I, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2015.