Tantra de la Grande Perfection Intégrale du Fruit : Différence entre versions

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Le Tantra de la Grande Perfection Intégrale du Fruit (‘Bras bu yongs rdzogs chen po'i rgyud) འབྲས་བུ་ཡོང་རྫོགས་ཆེན་པོའི་རྒྱུད།

Signification littérale

‘bras bu: Fruit; —yongs: intégrale; —rdzogs: perfection; —chen po'i: grande + marque du génitif; —rgyud: tantra.

Définition

Sixième texte du corpus dit des Six Tantras qui Libèrent par le Port du Khandro Nyingthik. Contrairement aux autres Takdröls inclus dans le Khandro Nyingthik, ce texte s'ouvre par la formule classique en contexte Dzogchen : “—Voici les paroles qu'un jour j'ai révélées” (‘di skad bdag gis bstan pa'i dus gcig na).[1] Cela signifie que la personne qui énonce le Tantra est le Buddha[2] lui-même et que les enseignements ne sont pas rapportés par quelqu'un de son entourage.[3]

Ce texte contient le célèbre Chant du Vajra (rdo rje glu) que l'on retrouve dans plusieurs autres cycles révélés, même avant la découverte du Khandro Nyingthik par Pema Ledrel Tsel.[4] Il y a en fait deux “Chants” (glu), le premier contenant la Contemplation du Père (yab kyi dgongs pa) ou Samantabhadra et le second décrivant la Contemplation de la Mère (yum gyi dgongs pa) ou Samantabhadrī. Ils sont suivis par une série de courtes formules mantriques exprimant la Contemplation non duelle du Père et de la Mère (yab yum gnyis su med pa’i dgongs pa). Ces formules sont également connues sous le nom des Vingt-cinq Thigles (thig le nyi shu rtsa lnga) et se retrouvent également dans des révélations antérieures de Termas. Elles apparaissent par exemple dans le Fils Unique de la Révélation (bsTan pa bu gcig) de la collection du Bima Nyingthik. Le Chant de Vajra de Samantabhadra se trouve par ailleurs dans le Tantra de l'Union du Soleil et de la Lune (Nyi zla kha sbyor gyi rgyud, pp. 161-162) avec une “traduction” par Longchenpa dans son Trésor du Véhicule Suprême (Theg mchog mdzod, vol. II, pp. 68-69).

Structure

Le texte présente la structure suivante:

  1. le titre donné dans la langue de l'Inde,
  2. le titre en langue du Tibet
  3. l'hommage
  4. le Chant du Vajra exprimant la Contemplation de Samantabhadra
  5. le Chant du Vajra exprimant la Contemplation de Samantabhadrī
  6. le Chant du Vajra exprimant la Contemplation non duelle de Samantabhadra et de Samantabhadrī
  7. la conclusion
  8. l'apposition des sceaux de secret.

Notes

  1. Elle fait écho à la formule canonique “—Voici les paroles qu'un jour j'ai entendues” (‘di skad bdag gis thos pa'i dus gcig na).
  2. Dans le présent cas, il s'agit de Buddha Primordial.
  3. Comme c'est le cas avec la formule canonique mentionnée dans la note précédente, indiquant que l'énonciateur du Tantra est différent de celui qui en rapporte l'énoncé.
  4. L'une des plus ancienne référence à ce Chant du Vajra en dehors du corpus de L‘Essence Perlée du Secret (gSang ba snying thig) est probablement celle qui figure dans les révélations de Guru Chöwang (1212–1273), et plus précisément dans son Union Equanime des Buddhas (Sangs rgyas mnyam sbyor). Voir par exemple son Tantra du Discernement Né-de-lui-même (Rang byung rig pa'i tan tra, Sangs rgyas mnyam sbyor, vol. II, p. 155-163.

Jean-Luc Achard 10 février 2021 à 12:39 (CET)