Cycle intérieur : Différence entre versions

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Deuxième des quatre divisions de la [[Section des Préceptes]] (''Man ngag sde''). Il s'agit de l'un des cycles qui organisent les enseignements de la [[Section des Préceptes]] (''Man ngag sde'') en : 1. [[cycle extérieur]], 2. [[cycle intérieur]], 3. [[cycle secret]], et 4. [[cycle secrétissime]]. Dans la plupart des éditions du ''rNying ma'i rgyud 'bum'', les Tantras appartenant aux deux premiers cycles (extérieur et intérieur) sont présentés comme formant une seule catégorie.  
 
Deuxième des quatre divisions de la [[Section des Préceptes]] (''Man ngag sde''). Il s'agit de l'un des cycles qui organisent les enseignements de la [[Section des Préceptes]] (''Man ngag sde'') en : 1. [[cycle extérieur]], 2. [[cycle intérieur]], 3. [[cycle secret]], et 4. [[cycle secrétissime]]. Dans la plupart des éditions du ''rNying ma'i rgyud 'bum'', les Tantras appartenant aux deux premiers cycles (extérieur et intérieur) sont présentés comme formant une seule catégorie.  
  
Selon [[Longchenpa]],<ref>''[[Trésor des Théories Philosophiques]]'' (''Grub mtha' mdzod''), p. 368.</ref> l’[[Essence]] de ce cycle postule que la [[Réalité]] est vierge de caractéristiques dans la mesure où les formes elles-mêmes sont dénuées de marques propres. Sa [[Nature]] est telle que la [[Sagesse]] demeure continuelle parce qu’elle ne connaît pas de fluctuations. Ses [[caractéristiques]]<ref>Il faut rappeler ici que ces “caractéristiques” sont l'une des catégories permettant à [[Longchenpa]] et aux théoriciens des doxographies du [[Dzogchen]] d'exposer les cycles de la [[Grande Perfection]] en fonction d'une Essence, d'une Nature et de caractéristiques clairement établies. La catégorie “caractéristiques” ne doit pas être conçue comme une contradiction relativement à l'absence de caractéristiques définissant l'Essence de ce cycle. Voir la note 2 dans l'entrée [[Cycle extérieur]].</ref> sont telles que dans l’optique de sa faculté à percer (''zug pa''), il est comme les racines d’un arbre qui s’enfoncent dans le sol ; dans l’optique de sa faculté à s’enrouler ou circularité, il est comme le tronc de cet arbre; dans l’optique de son déploiement (''rgyas pa''), il est comme ses feuilles; dans l’optique de sa [[Clarté]] (''gsal ba''), il est comme ses fleurs; et dans l’optique de sa sublimation (''smin pa''), il est comme les fruits de cet arbre.
 
  
Selon le contexte, comme par exemple dans certains textes de la tradition de [[Chogyur Lingpa]] (1829–1870), les instructions de la [[Section des Préceptes]] sont exposées en fonction de trois cycles seulement (extérieur, intérieur, et secret).  
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Selon [[Longchenpa]],<ref>''[[Trésor des Théories Philosophiques]]'' (''Grub mtha' mdzod''), p. 368.</ref> l’[[Essence]] de ce cycle postule que la [[Réalité]] est vierge de caractéristiques et que les formes (''gzugs'') qui sont perçues au sein de l’expérience de cette [[Réalité]] (laquelle est toujours celle de l’Esprit) sont dénuées de marques propres, autrement dit de caractéristiques spécifiques. Sa [[Nature]] est celle de la [[Sagesse]] immuable et continuelle qui ne connaît aucune fluctuation. Les [[caractéristiques]] de ce cycle sont illustrées par l’image d’un arbre, de ses racines, etc. Ainsi, le cycle intérieur est comme les racines d’un arbre qui s’enfoncent dans le sol, étant donné qu’il permet de percer (''zug pa'') l’[[ignorance]] et de mener directement à l’expérience de la [[Réalité]]. Il est comme le tronc d’un arbre, autrement dit circulaire et donc sans angle, à savoir sans aucun terrain d’[[égarement]]. Il est largement déployé à l’image du feuillage d’un arbre et est comme les fleurs de celui-ci, se déployant à l’image de la [[réalisation]] à laquelle la pratique de ce cycle conduit les adeptes fortunés. Enfin, il est comme les fruits de cet arbre parce qu’il mène l’[[esprit (sems)]] conditionné à se sublimer dans l’état de l’[[Esprit (sems nyid)]] avec l’obtention du [[Fruit]]. Il faut rappeler ici que ces “caractéristiques” sont l'une des catégories permettant à [[Longchenpa]] et aux théoriciens des doxographies du [[Dzogchen]] d'exposer les cycles de la [[Grande Perfection]] en fonction d'une [[Essence]], d'une [[Nature]] et de [[caractéristiques]] clairement établies. La catégorie “caractéristiques” ne doit pas être conçue comme une contradiction relativement à l'absence de caractéristiques]] définissant les principes mêmes de ce cycle. En effet, les caractéristiques définies pour un cycle donné servent à mettre en lumière les spécificités propres à ce cycle.
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On notera par ailleurs que, selon le contexte, comme par exemple dans certains textes de la tradition de [[Chogyur Lingpa]] (1829–1870), les instructions de la [[Section des Préceptes]] sont exposées en fonction de trois cycles seulement (extérieur, intérieur, et secret).  
  
 
Voir également sous [[cycle extérieur]] (''phyi skor''), [[cycle secret]] (''gsang skor''), [[cycle secrétissime]] (''yang gsang skor''), et [[Tantras des cycles extérieur et intérieur]].
 
Voir également sous [[cycle extérieur]] (''phyi skor''), [[cycle secret]] (''gsang skor''), [[cycle secrétissime]] (''yang gsang skor''), et [[Tantras des cycles extérieur et intérieur]].

Version actuelle datée du 21 janvier 2024 à 09:31

Cycle Intérieur (nang skor) ནང་སྐོར།

Signification littérale

nang: intérieur; —skor: cycle.

Définition

Deuxième des quatre divisions de la Section des Préceptes (Man ngag sde). Il s'agit de l'un des cycles qui organisent les enseignements de la Section des Préceptes (Man ngag sde) en : 1. cycle extérieur, 2. cycle intérieur, 3. cycle secret, et 4. cycle secrétissime. Dans la plupart des éditions du rNying ma'i rgyud 'bum, les Tantras appartenant aux deux premiers cycles (extérieur et intérieur) sont présentés comme formant une seule catégorie.


Selon Longchenpa,[1] l’Essence de ce cycle postule que la Réalité est vierge de caractéristiques et que les formes (gzugs) qui sont perçues au sein de l’expérience de cette Réalité (laquelle est toujours celle de l’Esprit) sont dénuées de marques propres, autrement dit de caractéristiques spécifiques. Sa Nature est celle de la Sagesse immuable et continuelle qui ne connaît aucune fluctuation. Les caractéristiques de ce cycle sont illustrées par l’image d’un arbre, de ses racines, etc. Ainsi, le cycle intérieur est comme les racines d’un arbre qui s’enfoncent dans le sol, étant donné qu’il permet de percer (zug pa) l’ignorance et de mener directement à l’expérience de la Réalité. Il est comme le tronc d’un arbre, autrement dit circulaire et donc sans angle, à savoir sans aucun terrain d’égarement. Il est largement déployé à l’image du feuillage d’un arbre et est comme les fleurs de celui-ci, se déployant à l’image de la réalisation à laquelle la pratique de ce cycle conduit les adeptes fortunés. Enfin, il est comme les fruits de cet arbre parce qu’il mène l’esprit (sems) conditionné à se sublimer dans l’état de l’Esprit (sems nyid) avec l’obtention du Fruit. Il faut rappeler ici que ces “caractéristiques” sont l'une des catégories permettant à Longchenpa et aux théoriciens des doxographies du Dzogchen d'exposer les cycles de la Grande Perfection en fonction d'une Essence, d'une Nature et de caractéristiques clairement établies. La catégorie “caractéristiques” ne doit pas être conçue comme une contradiction relativement à l'absence de caractéristiques]] définissant les principes mêmes de ce cycle. En effet, les caractéristiques définies pour un cycle donné servent à mettre en lumière les spécificités propres à ce cycle.

On notera par ailleurs que, selon le contexte, comme par exemple dans certains textes de la tradition de Chogyur Lingpa (1829–1870), les instructions de la Section des Préceptes sont exposées en fonction de trois cycles seulement (extérieur, intérieur, et secret).

Voir également sous cycle extérieur (phyi skor), cycle secret (gsang skor), cycle secrétissime (yang gsang skor), et Tantras des cycles extérieur et intérieur.

Notes

  1. Trésor des Théories Philosophiques (Grub mtha' mdzod), p. 368.

Jean-Luc Achard 29 octobre 2019 à 19:52 (CET)