Claire-Lumière

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Claire-Lumière (‘od gsal) འོད་གསལ།

Signification littérale

‘od: lumière; — gsal: clair(e).

Définition

La Claire-Lumière est l'expression originelle de l'état naturel de l'esprit. Dans la pratique comme dans les textes, on doit distinguer la Claire-Lumière mère (ma'i 'od gsal) de la Claire-Lumière fille (lit. "fils”, bu'i 'od gsal). La Claire-Lumière fille est celle que l'on expérimente au cours de la pratique de l'état naturel, tout au long de la vie, lors des diverses expériences qui s'élèvent pendant et après la méditation. La Claire-Lumière mère n'est éprouvée qu'au moment de la mort, après l'émergence de l'esprit d'apparence blanche, l'esprit de croissance rouge, et l'esprit de proche-obtention noire. Dans certains enseignements, ces trois esprits sont associés à la Claire-Lumière, mais c'est une présentation inappropriée car ces esprits sont conditionnés, alors que la Claire-Lumière mère ne l'est pas. Cette dernière étant naturellement pure de la dissolution de toute passion potentielle, il convient de la distinguer précisément de ces trois esprits.

La Claire-Lumière primordiale

Voir sous Claire-Lumière primordiale (thog ma'i 'od gsal).

Les trois aspects de la Claire-Lumière

Dans les Tantras Supérieurs, on parle de trois types de Claires-Lumières :

  1. la Claire-Lumière de la Base (gzhi’i ‘od gsal),
  2. la Claire-Lumière de la Voie (lam gyi ‘od gsal), et
  3. la Claire-Lumière du Fruit (‘bras bu’i ‘od gsal).

La Claire-Lumière de la Base regroupe elle-même trois sortes de Claires-Lumières : a. la Claire-Lumière de l’état naturel (gnas lugs kyi ‘od gsal), b. la Claire-Lumière du sommeil (gnyid kyi ‘od gsal), et c. la Claire-Lumière de la mort (‘chi ba’i ‘od gsal). Que l’on médite ou pas, ces trois modalités de la Claire-Lumière existent pour tous les êtres animés. Toutefois, seuls les adeptes avancés dans la Voie sont capables de reconnaître la Claire-Lumière de l’état naturel et la Claire-Lumière du sommeil. Pour les êtres ordinaires, la Claire-Lumière du sommeil par exemple n’est pas contemplée et le sommeil est passé dans la confusion, l’esprit suivant ses imprégnations karmiques. La Claire-Lumière du moment de la mort dure un ekhashana (un dixième d’un claquement de doigt) pour les êtres ordinaires et ne peut donc être concrètement reconnue par eux. Elle est l’objet du domaine d’activité (spyod yul) des pratiquants les plus avancés, notamment dans la Phase de Perfection.

La Claire-Lumière de la Voie regroupe deux modalités : a. la Claire-Lumière générale principielle (spyir don gyi ‘od gsal), et b. la Claire-Lumière du moment de la Voie (lam dus kyi kyi ‘od gsal). La première correspond à la réalisation (rtogs pa) de la non-production de tous les phénomènes, c’est-à-dire leur absence de naissance (skye med), tandis que la seconde s’élève consécutivement à l’entrée, la demeure et la dissolution des souffles à l’intérieur du canal central, générant ainsi une expérience directe des quatre modalités du Vide (ou “Quatre Vides”,stong bzhi). La confrontation à cette expérience est, précisément, celle de la Claire-Lumière du moment de la Voie.

La Claire-Lumière du moment du Fruit correspond, quant à elle, à la concrétisation de l’union (zung ‘jug), au stade de la cinquième Voie ou Voie de la non-étude (mi slob pa'i lam).

Les deux modalités de la Claire-Lumière

Il y a encore deux autres modalités de la Claire-Lumière dites : 1. Claire-Lumière subtile (srab mo’i ‘od gsal) et 2. Claire-Lumière des expériences (nyams kyi ‘od gsal).

La Claire-Lumière subtile est expérimentée par les adeptes de capacités moyennes (‘bring po) pendant le moment correspondant à la période précédant immédiatement l'émergence des rêves, au cours du sommeil. Ces adeptes font ansi l'expérience d'une clarté totale de l'esprit, vierge de tout concept et libre d'objet. Certains de ces adeptes, qui ont développé une maîtrise évidente de la pratique de la nuit, parviennent même à prolonger cette expérience de Claire-Lumière et à la mêler aux rêves eux-mêmes.

Jean-Luc Achard 26 juin 2017 à 21:02 (CEST)