Corps Absolu

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Corps Absolu (chos sku)

Essence

L’Essence du Corps Absolu est celle de la Sagesse Née-d'elle-même (rang byung gi ye shes), c’est-à-dire la Vacuité-Clarté vierge de toute élaboration.[1] Ce Corps est vierge de tout défaut et n’est jamais recouvert par quoi que ce soit. Il est pur depuis l’origine (ka nas dag pa)[2]Les splendeurs[3] qui l’animent sont celles du Discernement, c’est-à-dire de la Sapience ou Connaissance de l’état naturel vide et lumineux.[4]

Définition

On l’appelle Corps Absolu (chos sku, chos kyi sku) parce qu’il est l’expression de la Vacuité totalement incréée et qu’aucune caractéristique restrictive ne peut être utilisée pour le définir.[5] Il est ainsi désigné comme “Absolu” (chos) parce qu’il est directement lié à la Terre immaculée du Plein Eveil et au Discernement. Il est en outre paradoxalement présenté comme un “Corps” (sku) dans la mesure où il s’exprime comme l’Essence immuable du Discernement qui ne possède ni face ni dos.[6]

Notes

  1. Les élaborations (spros pa) sont les proliférations discursives qui affectent le continuum, les ruminations perpétuelles du discours intérieur qui se décrit à lui-même ce qu’il est en train de faire.
  2. Sa Vacuité et sa Pureté Primordiale sont ses deux modalités principales. Elles sont strictement synonymes.
  3. ou prodiges (cho ‘phrul). L’état du Corps Absolu, bien qu’immuable, n’est pas statique mais animé d’un dynamisme (rtsal) qui s’exprime dans les visions du Discernement (rig pa’i snang ba).
  4. Discernement, Sapience et connaissance de l’état naturel sont synonymes. Le Discernement (rig pa) est la connaissance par laquelle l’état naturel se connaît lui-même. L’état dans lequel on se trouve lorsque l’on discerne (rig) notre propre nature est celui de la Sapience ou Connaissance Sublimée (shes rab). Dans le Franchissement du Pic, cet état est précisément décrit comme celui de la Lampe de la Connaissance Sublimée Née-d’elle-même (shes rab rang byung gi sgron ma).
  5. Il possède néanmoins un Corps, un Verbe, un Cœur, des Activités rédemptrices, et des Qualités salvatrices.
  6. Dans ce contexte, l’idée de Corps ne doit pas être prise littéralement mais plutôt comme une convention lexicale, car il est bien évident que le Corps Absolu, même symboliquement représenté sous la forme de Samantabhadra n’est pas dépendant de la matérialité, des proportions ou constituants d’un corps physique.

Jean-Luc Achard (discussion) 6 juin 2017 à 18:59 (CEST)