Deux cieux
Deux cieux (nam mkha' gnyis) ནམ་མཁའ་གཉིས།
Signification littérale
—nam mkha‘: ciel; —gnyis: deux.
Définition
Dans le Tantra de la Grande Clarté Universelle des Disques Lumineux (Thig le kun gsal chen po'i rgyud), ces deux cieux sont :
- le ciel de la pure Nature (rang bzhin dag pa'i nam mkha‘), et
- le ciel de la pure Réalité (chos nyid dag pa'i nam mkha‘).
Ces deux modalités correspondent respectivement (et ce, en dépit du champ sémantique de la Nature, rang bzhin) aux aspects de Vacuité et de Clarté de l'état naturel. Ils sont accompagnés d'une troisième modalité qui est celle du Discernement vierge de concepts (rtog dang bral ba'i rig pa).
Dans la Quintessence du Maître (Bla ma yang tig) de Longchenpa, le complexe des deux cieux est utilisé pour illustrer la notion d'égalité de saveur (ro mnyam), expliquée avec :
- le ciel à l'intérieur d'un vase (bum nang gi nam mkha‘), et
- le ciel extérieur (phyi'i nam mkha‘).
Lorsque le vase est brisé, ces deux cieux se mêlent de manière indifférenciée, en une seule saveur égale.
Dans son Trésor de l’Etat Naturel (gNas lugs mdzod), Longchenpa reprend une image similaire avec le ciel ou l'espace inclus à l'intérieur d'une demeure (khang pa nang gi nam mkha‘) et le ciel de la pure Nature (rang bzhin dag pa'i nam mkha‘) qu'il fait équivaloir avec le ciel extérieur (qui n'en est en réalité que l'exemple illustratif).
D'une manière plus générale, on parle de ciel extérieur (phyi'i nam mkha‘) correspondant à l'atmosphère, et de ciel intérieur (nang gi nam mkha‘) qui est l'espace au sein duquel se déploient les splendeurs de l'état naturel, splendeurs que l'on contemple sur le "miroir extérieur" du ciel lui-même.
Jean-Luc Achard 8 janvier 2020 à 19:44 (CET)