Khenpo Gangshar

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Khenpo Gangshar (mKhan po Gang shar [dbang po], 1925–?) མཁན་པོ་གང་ཤར།

Identification

Extrait des Principes de la Pureté Primordiale, volume 1, pp. 13-14:[1]

Gangshar Wangpo naquit à Baiphuk (Bee phug, “la Grotte de Vairocana”), un sanctuaire du Kham, dans l’Est du Tibet, en 1925. Après le décès prématuré de son père et l’entrée de sa mère dans les ordres, Gangshar entra au monastère Nyingmapa de Sechen Gönpa où il suivit l’essentiel de sa formation religieuse. Il y fut éduqué par le Grand Sechen Kongtrül (le second Jamgön Kongtrül Rinpoche, 1901–1960) dont il devint l’un des principaux fils spirituels.
Très tôt dans sa jeunesse, il fut reconnu par Pema Namgyel comme le tulku de Peltrül Wöngen et reçut lors de son intronisation le nom de Jangchub Dorje. Par la suite, il devait également être reconnu comme l’incarnation d’au moins trois autres importants maîtres de la région du Kham. Il étudia ensuite auprès de Khyentse Özer (Karsé Kongtrül Rinpoche, 1904–1954), l’un des plus importants maîtres dzogchen de son époque.
Bien que Khenpo Gangshar fût considéré comme un révélateur de Trésors (gter ston) et qu’il eût même un nom de tertön — celui de Drölzhik Lingpa —, aucun de ses éventuels termas n’est parvenu jusqu’à nous à ce jour (2010). Ses œuvres — celles qui ont été récemment compilées et éditées — ne sont pas des termas mais des compositions, souvent relativement courtes et essentialisées à l’extrême. Selon la tradition, après avoir renoncé à ses vœux, il eut, en tant que tertön, une épouse spirituelle appelée Chimé Wangmo mais rien n’est vraiment certain à ce sujet.
Gangshar Rinpoche a été présenté en Occident comme un maître expert dans l’art provocateur de la “Folle Sagesse”. Cette approche semble lui être venue après une maladie soudaine qui le laissa quasiment mort, mais dont il se remit à la surprise des moines de son monastère. Après cet événement, il n’était plus le même homme et son comportement commença de gêner de nombreuses personnes. Constatant que la situation d’alors au Tibet Oriental allait pousser les Tibétains en général, et les religieux en particulier, sur la scène d’un drame civilisationnel sans pareil dans l’histoire du Tibet, Khenpo Gangshar changea radicalement sa manière d’enseigner et décida d’expliquer les préceptes du Buddha à tous, sans aucune distinction, moines comme laïcs, hommes comme femmes, etc. Il semble qu’il avait perçu l’urgence de maintenir et de transmettre les enseignements à autant de personnes que possible, afin de multiplier les chances de voir ces mêmes enseignements survivre aux drames qui allaient frapper le Tibet tout entier. On peut imaginer que l’attitude du Khenpo ne fut pas du tout du goût des Gardes Rouges, au point qu’il ne tarda pas à se retrouver en prison.
Les récits relatifs à sa mort sont contradictoires. Selon certains, Khenpo Gangshar mourut entre 1958 et 1961 dans une prison chinoise, des suites des mauvais traitements infligés par ses geôliers. Selon d’autres, son emprisonnement aurait duré beaucoup plus longtemps et il serait finalement décédé au terme de vingt-deux années de prison, aux alentours de 1980 ou 1981.
Parmi ses principaux disciples avant l’invasion communiste chinoise figurent Thrangu Rinpoche (1933–2023) et Chögyam Trungpa Rinpoche (1939–1987).

Note

  1. Principes de la Pureté Primordiale — I, traductions et commentaires par Jean-Luc Achard, Editions Khyung-Lung, Sumène, 2011, 95 pages. ISBN 978-2-84210-111-4.

Jean-Luc Achard 11 août 2023 à 17:57 (CEST)