Connaissance Sublimée

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Connaissance Sublimée (shes rab) ཤེས་རབ།

Signification littérale

shes : connaissance; — rab : sublimée.

Définition

On peut interpréter le terme, ainsi que le font certains traducteurs, comme signifiant simplement “connaissance”, mais cela n'est pas pertinent lorsque l'on est confronté à des textes qui donnent une définition littérale des deux membres du binôme shes rab. Pour rester cohérent, il faut que le choix de traduction puisse être conservé dans tous les contextes. Dans le Dzogchen, cette Connaissance Sublimée est la même chose que le Discernement (rig pa), en particulier lorsqu'on l'explique dans le contexte des Lampes (sgron ma) du Franchissement du Pic (thod rgal), contexte dans lequel le terme prend son sens véritable.

Ainsi, dans son Trésor du Véhicule Suprême (Theg mchog mdzod), Longchenpa explique l'essence de cette Connaissance Sublimée comme relevant de l'état de la Contemplation (dgongs pa) au sein de laquelle on fait l'expérience de la Vacuité-Clarté de la Réalité, accompagnée d'un dynamisme sapiential (shes pa'i rtsal) qui caractérise l'expression véritable de cette Connaissance Sublimée. En d'autres termes, cette Connaissance est celle de l'état naturel éprouvé comme la Vacuité-Clarté animée d'une sapience rédemptrice. D'ailleurs, sur ce point, "Sapience" est une traduction alternative, non littérale cependant, qui convient parfaitement au contexte. En effet, lorsque l'on contemple au cours du Franchissement du Pic la Lampe des Disques Vides et la Lampe de l'Espace purissime, l'état dans lequel l'esprit du méditant se trouve est celui de la Sapience elle-même.[1] Au sein de cette expérience, tout ce qui s'élève est éprouvé comme le dynamisme (rtsal) de cette même Sapience.

Si l'on pousse l'analyse lexicale plus loin encore dans le contexte de Thögel, trois modalités s'appliquent au membre correspondant à "Connaissance” et une seule au membre correspondant à "Sublimée". Ainsi, ce que "connaît" cette Sapience, c'est :

— la Transparence (zang thal) des visions qui s'élèvent au sein de la Contemplation de la Clarté spontanée demeurant naturellement en nous;
— la reconnaissance que tous les phénomènes sont vides et exempts de nature propre, et
— la mesure de la Sagesse, c'est-à-dire son expression paroxystique dans les visions de l'état naturel.

La nature "Sublimée” de cette Connaissance signifie qu'il ne s'agit pas d'une connaissance ordinaire: elle relève d'une Contemplation difficile à pénétrer pour la plupart des êtres, qui n'a pas à être recherchée ailleurs qu'en soi-même, et qui se tient donc au sommet de toutes les modalités de la connaissance en général.

Voir également sous l'entrée Quatre Connaissances Sublimées.

Note

  1. Cette Sapience est alors définie comme la Lampe de la Connaissance Sublimée Née-d'elle-même (shes rab rang byung gi sgron ma).

Jean-Luc Achard 3 juillet 2017 à 18:35 (CEST)