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Version du 9 avril 2024 à 04:41
Conscience (rnam par shes pa) རྣམ་པར་ཤེས་པ། རྣམ་ཤེས།
Signification littérale
—rnam par : totalement ; —shes pa : connaître.
Définition
En tibétain, le terme “conscience” est construit sur la base de deux composants, très certainement pour refléter l’étymologie originale du terme en sanskrit sur lequel il s’appuie, à savoir vijñāna. Ce terme est rendu par rnam shes sous sa forme abrégée ou par rnam par shes pa sous sa forme développée. Le préfixe rnam par rend le sanskrit vi, emphatique pour “totalement”, “entièrement”, etc. La forme nominale et verbale shes pa traduit le sanskrit jñā qui signifie apprendre, connaître, savoir, connaissance, etc. En somme, en tibétain, la conscience est ce qui “connaît entièrement”.
Selon les définitions plus détaillées données par les exégètes, la conscience est ce qui discerne totalement (rnam par rig pa) l’essence des objets (yul gyi ngo bo) et qui permet de les connaître (shes par byed pa) comme tels. Il s’agit donc d’une modalité de l’esprit (sems) qui perçoit clairement les données des sens et qui est définie comme une “conscience opérative” (’jug shes) précisément parce qu’elle opère sur les objets (yul la ‘jug).
Dans le système des douze liens interdépendants (rten ‘brel bcu gnyis), la conscience est le troisième de ces liens, après l’ignorance (ma rig pa) qui est la cause même de l’égarement et qui entraîne la formation du deuxième lien constitué par les formations composées (’du byed). Dans ce contexte, la conscience est précisément ce qui nous propulse vers une autre existence.
Jean-Luc Achard 9 avril 2024 à 05:41 (CEST).